Saturday, November 27, 2010
Water
Wendell Berry: Water
I was born in a drouth year. That summer
my mother waited in the house, enclosed
in the sun and the dry ceaseless wind,
for the men to come back in the evenings,
bringing water from a distant spring.
veins of leaves ran dry, roots shrank.
And all my life I have dreaded the return
of that year, sure that it still is
somewhere, like a dead enemy’s soul.
Fear of dust in my mouth is always with me,
and I am the faithful husband of the rain,
I love the water of wells and springs
and the taste of roofs in the water of cisterns.
I am a dry man whose thirst is praise
of clouds, and whose mind is something of a cup.
My sweetness is to wake in the night
after days of dry heat, hearing the rain.
Wednesday, November 24, 2010
Les lilas et les roses
Les lilas et les roses
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Ô mois des floraisons mois des métamorphoses
Mai qui fut sans nuage et Juin poignardé
Je n'oublierai jamais les lilas ni les roses
Ni ceux que le printemps dans ses plis a gardés
Je n'oublierai jamais l'illusion tragique
Le cortège les cris la foule et le soleil
Les chars chargés d'amour les dons de la Belgique
L'air qui tremble et la route à ce bourdon d'abeilles
Le triomphe imprudent qui prime la querelle
Le sang que préfigure en carmin le baiser
Et ceux qui vont mourir debout dans les tourelles
Entourés de lilas par un peuple grisé
Je n'oublierai jamais les jardins de la France
Semblables aux missels des siècles disparus
Ni le trouble des soirs l'énigme du silence
Les roses tout le long du chemin parcouru
Le démenti des fleurs au vent de la panique
Aux soldats qui passaient sur l'aile de la peur
Aux vélos délirants aux canons ironiques
Au pitoyable accoutrement des faux campeurs
Mais je ne sais pourquoi ce tourbillon d'images
Me ramène toujours au même point d'arrêt
A Sainte-Marthe Un général De noirs ramages
Une ville normande au bord de la forêt
Tout se tait L'ennemi dans l'ombre se repose
On nous a dit ce soir que Paris s'est rendu
Je n'oublierai jamais les lilas ni les roses
Et ni les deux amours que nous avons perdus
Bouquets du premier jour lilas lilas des Flandres
Douceur de l'ombre dont la mort farde les joues
Et vous bouquets de la retraite roses tendres
Couleur de l'incendie au loin roses d'Anjou
LOUIS ARAGON «Le Crève-Coeur» Gallimard 1940
Tuesday, November 23, 2010
Monday, November 22, 2010
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